Morphologie de l'Espace Urbain

ETUDE MORPHOLOGIQUE DE L'ESPACE URBAIN

 

 

Introduction :

 

L'archéologie urbaine a été développée dès les années 70 en Grande-Bretagne avec Biddle par exemple. En France, c'est Galinié qui développe le concept de recherche.

J'expliquerais dans une première partie qu'est-ce exactement que l'étude morphologique de l'espace urbain, et en quoi elle s'inscrit dans une recherche archéologique. Nathalie mettra dans une seconde partie ces explications en lien avec des exemples concrets.

 

I. Présentation et Lien Archéologique.

 

A . Généralités.

 

Il y a eu différentes manières de concevoir la recherche urbaine. Si l'objet d'étude est la ville dans son ensemble, il convient aussi de prendre en compte des éléments particuliers qui la constituent (temple, église, habitations, etc).

On appelle tissu urbain la superposition du réseau des voies, du découpage foncier et des constructions. Pour prendre un exemple concret, on peut s'intéresser à Athènes. L'élévation du Parthénon sur l'Acropole est le point culminant de la Voie Sacrée. Et c'est sur cette dernière, plus importante voie de la ville d'Athènes, que viennent se greffer d'autres bâtiments ou espaces de premier ordre, comme l'agora (il s'agit, de plus, du centre de la ville).

Il existe des centres urbains appelés centre ponctuels. Ce sont des zones privilégiées et identifiables autour desquelles gravite la population.

Une ville s'implante la plupart du temps en fonction d'un site (relief avantageux, climat) ou comme il a été souvent le cas au croisement de deux grandes routes d'importance majeure.

Sur le paysage urbain, on marque des éléments marquants.

- Le parcours est constitué des voies les plus anciennement tracées.

- Les nœuds sont les points stratégiques de la ville.

- Les repères sont des bâtiments ou des monuments spéciaux facilement repérables mais aussi des places, des carrefours ou un relief particulier.

 
B. Archéologie.

 

L'archéologie urbaine cherche à montrer l'évolution d'une ville dans le temps et l'espace, et par là même l'évolution des réalités sociales. Dans ce type de recherche archéologique, l'espace de la ville prime sur tout le reste. L'espace est à la fois la source et l'objet de la recherche, c'est à dire que c'est ce qui fait avancer le projet archéologique, mais c'est aussi tout simplement l'objet d'étude. Selon Galinié (2000), « il s'agit de comprendre et d'expliquer le fonctionnement et la fabrication de l'espace urbain ».

On ne peut pas prendre en compte une société ou une civilisation sans s'intéresser à l'espace dans lequel elle a évoluée, de même que l'examen de la forme d'une ville est indissociable des réalités sociales qu'elle recouvre.

Comme nous l'avons vu, les repères d'une ville sont très important, et ceci également pour l'archéologie. En effet, on peut les mettre en lien avec des textes anciens décrivant telle ou telle ville. Si un bâtiment est aujourd'hui détruit, on peut le retrouver avec une description spatiale du lieu, tant est que l'écrivain l'ait faite ou ait situé le bâtiment par rapport à un autre.

Pour la recherche, on utilise des documents et des cartes plus ou moins anciens : plans terriers et cadastraux, cartes d'époques différentes. Tout ceci nous donne des informations nécessaires sur l'occupation des sols à travers les années, sur l'évolution de la ville, chaque époque étant venue recouvrir la précédente.

La morphologie urbaine pour l'archéologie cherche donc à comprendre comment s'implantent les différents bâtiments et les grands espaces dans la ville.  Il s'agit également de comprendre comment les différentes formes prennent sens seulement dans le grand ensemble qu'elles constituent.

Prenons l'exemple d'une ville dont il ne reste quasiment aucun texte ou témoignages. Ce n'est qu'avec l'observation attentive de son découpage, de son étendue à travers les âges, du placement des bâtiments publics vis à vis des privés, que l'on va pouvoir comprendre son histoire. Ainsi, on peut découvrir une période de prospérité ou de décadence, de grande croissance de la population ou, au contraire, de décroissance significative.

On peut de même retrouver l'origine exacte d'une ville grâce à son plan (si ce n'est grâce aux bâtiments). Je cite un extrait du Corbusier : « les premières maisons s'installent sur les bords des routes, c'est ainsi que prennent naissance des rues maîtresses sur lesquelles viennent se brancher, au cours de la croissance de la ville, des artères secondaires de plus en plus nombreuses ». On voit ainsi, à partir d'un noyau, l'évolution de la ville.

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